Symbiose a pour origine une histoire personnelle dans laquelle Candice Nineh présente une série de cinq photographies qui oscillent entre fragilité et intimité, entre force et universalité. Cette série propose une réflexion sur la connexion à soi et à la réalité.
Qu’est-ce que la réalité, si ce n’est une interrogation sur notre rapport au monde et notre propre perception de ce dernier? La connaissance de soi passe donc par la connaissance de l’environnement physique mais aussi spirituel. Le moi conscient tend à rejeter ses ressentis profonds et ce que nous sommes vraiment : des êtres de lumière. L’artiste, qui a pour habitude de travailler de manière intuitive, nous partage ici sa quête personnelle et évoque des thèmes tels que le processus d’incarnation, le féminin sacré ou encore la question fondamentale de la recherche de soi. Pour reprendre une phrase de René Char : “Les mots (ici les images) qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d’eux (d’elles)”.
À travers ces clichés pris en grande partie lors d’une retraite au Costa Rica en 2021, Candice Nineh nous invite en même temps à contempler le silence du chaos intérieur. Leur grand format permet au spectateur de s’immerger dans le voyage spirituel subtilement suggéré par l’artiste, et pourquoi pas de se connecter avec lui-même. Ces photographies “sourdes” se tiennent au plus près du moment où l’émotion surgit et s’imprime en une image. Elles évoquent un songe, une respiration, un moment suspendu dans le temps et dans l’espace comme pour nous faire prendre conscience de notre propre sensibilité. Malgré le silence qui règne, le tambour chamanique résonne nous transportant ainsi vers l’invisible. La délicatesse des contrastes et des jeux de lumières nous permet de nous abandonner à la matière pour s’ouvrir à une dimension qui nous dépasse.